Un an après l’assassinat de Samuel Paty : où en est-on ?

Le 16 octobre 2020, l’assassinat de notre collègue Samuel Paty a suscité un émoi très vif et légitime. Dès le 19 octobre, et comme le prévoit la réglementation, la FNEC FP-FO des Yvelines – département dans lequel exerçait notre collègue – a demandé la saisie du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de travail (CHSCT). Ce comité, dans lequel siègent notamment les organisations syndicales dites représentatives, et dont la loi de transformation de la Fonction publique programme la disparition à partir de 2022, est en effet la seule instance permettant d’établir « l’arbre des causes » et de préconiser des mesures de prévention.

Lire le communiqué de la FNEC FP-FO : 21_10_09_-_communique_fnec_fp-fo_assassinat_de_samuel_paty_un_an_apres

Ouverture d’une enquête administrative : un combat syndical de plusieurs mois
Rappelons-le, cette demande s’est heurtée à tous les obstacles, en particulier le refus de l’administration
qui jugeait qu’elle ne devait pas se faire « à chaud ». C’est pourtant bien « à chaud » que, trois jours après
l’assassinat de notre collègue, le ministre ordonnait l’ouverture d’une mission de l’Inspection Générale
donnant lieu à la publication d’un rapport – à grands renforts de communication – en décembre dernier.
En parallèle, le rectorat de Versailles a refusé d’ouvrir l’enquête du CHSCT faute de « feu vert » du ministre
de l’Éducation Nationale !

Finalement, après des interventions multiples de la FNEC FPFO au plan départemental, académique, et
aussi en direction de l’inspection du travail avec l’Union départementale FO des Yvelines, et directement
auprès du ministre (courriers, interventions au Comité technique et au CHSCT ministériels), l’aval du
ministre a été donné à la Rectrice de l’académie de Versailles pour ouvrir l’enquête… huit mois après
l’assassinat de notre collègue ! En l’absence d’enquête, les personnels auraientils dû se satisfaire de la
communication officielle du ministre et de ses représentants locaux ?

En juin dernier, l’académie de Versailles a désigné le cabinet d’expertise chargé de diligenter les entretiens
et d’établir le compterendu finalisé de l’enquête du CHSCT. La FNEC FPFO a exprimé les plus vives réserves
quant au dit cabinet, au regard de sa proximité avec l’exécutif et de questionnements sur le plan éthique.
De ces réserves, il n’a pas été tenu compte…

Un an après, personne n’a oublié Samuel Paty
L’immense majorité des personnels dès le 2 novembre 2020 s’était réunie pour discuter, échanger,
contre les décisions du ministre qui limitaient de facto l’expression des revendications dans les écoles, les
collèges et lycées. Les personnels, de plus en plus fragilisés par les conditions de travail imposées, veulent
être entendus, protégés. Ce n’est pas en imposant des contreréformes rejetées, et en remettant en cause
la laïcité de l’École comme continue de le faire le ministre que la colère des personnels s’apaisera !

C’est pourquoi, avec tous les personnels dans les écoles, les établissements scolaires et les services, la FNEC
FPFO continuera d’agir sur le terrain qui est le sien celui de l’indépendance syndicale visàvis de tout
gouvernement, du patronat, des Églises pour la satisfaction de toutes les revendications.

Montreuil, le 9 octobre 2021