Stop à la remise en cause des libertés publiques ! Soutien aux étudiants !

La FNEC FP-FO dénonce la dérive liberticide en cours qui vise à faire taire, à stigmatiser, à criminaliser toutes les voix qui s’élèvent pour exiger un cessez-le-feu à Gaza, la fin des massacres et des bombardements de populations civiles, l’arrêt du génocide du peuple palestinien, la cessation des livraisons d’armes par la France à Israël.

Ce sont d’abord les libertés universitaires qui sont remises en cause. Le Président de l’Université Savoie Mont- Blanc a coupé l’accès aux listes électroniques de diffusion syndicales à la suite d’un message d’une organisation syndicale sur la situation à Gaza et la politique de l’État d’Israël ; à Lyon 2, diverses pressions du président de Région et de députés Renaissance ont entraîné l’interdiction d’une conférence ; à Sciences Po Paris, des affabulations diverses venant du plus haut niveau de l’État visent une conférence sur la Palestine et salissent l’image de l’établissement !

Un cran vient d’être franchi avec la condamnation de Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de l’UD CGT du Nord, à un an de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme ». Son tort ? Avoir appelé à une manifestation pour la paix en Palestine ! La FNEC FP-FO exige la relaxe immédiate pour Jean-Paul Delescaut !

Au même moment, plusieurs réunions publiques sont interdites. Ce 17 avril, le Préfet du nord décide d’interdire une conférence sur « l’actualité en Palestine » en présence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan dans une salle privée. Cette réunion, qui devait se tenir dans les locaux de l’université de Lille, avait déjà été annulée la veille par le président de cette université.

En utilisant à vingt-trois reprises l’article 49–3, notamment pour faire passer sa contre-réforme des retraites, le

gouvernement Macron avait déjà exprimé le peu de cas qu’il faisait du débat démocratique.

Aujourd’hui, en accentuant la répression, en remettant en cause les libertés démocratiques, il dérive dangereusement, au moment où il amplifie ses attaques contre les garanties collectives et les statuts, contre les services publics (projet de loi Guerini pour détruire le statut de fonctionnaire, réforme du « choc des savoirs », remise en cause des allocations chômage…)

Cette politique autoritaire est directement tournée contre l’expression des revendications : c’est ainsi qu’au début du mois d’avril, le secrétaire général de la CGT de Seine-Saint-Denis, Kamel Brahmi, a été placé en garde à vue alors qu’il manifestait au côté des personnels de l’Éducation nationale, des parents d’élèves et des élus pour réclamer un plan d’urgence dans les établissements scolaires du département.

La FNEC FP-FO rappelle les termes du préambule aux statuts de Force Ouvrière : « le syndicalisme ne saurait être indifférent à la forme de l’État parce qu’il ne pourrait exister en dehors d’un régime démocratique. » En ce sens, la FNEC FP-FO réaffirme son exigence du respect intégral des libertés publiques, du droit de manifester et du droit de se réunir, indissociables du droit de revendiquer.

Elle rappelle les termes de la résolution du dernier Comité Confédéral National du 29 mars : « FO appelle à un cessez-le-feu immédiat et permanent, notamment à Gaza et en Ukraine comme partout dans le monde ».

La FNEC FP-FO engage également ses syndicats à participer à toutes les mobilisations pour le cessez-le-feu à Gaza et à faire remonter à la fédération leur action en ce sens.

Montreuil, le 30 avril

 

Soutien aux étudiants mobilisés pour la paix et l’arrêt du génocide à Gaza !

La FNEC FP-FO condamne les tentatives d’intimidation, de stigmatisation, voire de criminalisation des étudiants mobilisés pour le cessez-le-feu en Palestine et l’arrêt du génocide en cours à Gaza.

Dans une interview le 28 avril, la ministre Retailleau justifie l’envoi de CRS mercredi dernier contre des étudiants de Sciences Po Paris qui avaient décidé d’occuper le campus pour faire valoir leurs revendications. Notre syndicat FO-ESR avait immédiatement condamné cette atteinte inacceptable aux franchises universitaires.

La ministre maintient les poursuites disciplinaires à l’encontre d’étudiants pour « antisémitisme ». C’est manifestement un coup de force contre le compromis trouvé entre les étudiants de Sciences Po Paris et la Direction vendredi soir.

Ainsi, le gouvernement persiste dans l’utilisation de polémiques montées de toute pièce pour remettre en cause les libertés académiques et les franchises universitaires, ainsi que les libertés d’opinion, d’expression et de mobilisation des étudiants. Rappelons que dans le même temps des étudiants de l’EHESS sont convoqués par les services de lutte contre le terrorisme pour avoir exprimé dans leur établissement leur soutien à la lutte du peuple palestinien, et plusieurs présidents d’Université sont entendus dans le cadre d’une enquête sur d’hypothétiques « actes antisémites ».

« Il n’y aura jamais de droit au blocage et jamais de tolérance avec l’action d’une minorité agissante, dangereuse, qui cherche à imposer ses règles, une idéologie d’outre-Atlantique, à nos étudiants et enseignants », a déclaré le Premier ministre Attal.

Pour sa part, la FNEC FP-FO dénonce l’action de ce gouvernement adepte des 49–3 et de la répression pour imposer que toute position en faveur des droits ou même de la survie des Palestiniens serait assimilable à de l’antisémitisme.

La FNEC FP-FO exige l’abandon de toute poursuite contre les étudiants de Sciences Po comme contre tous les étudiants ou collègues qui se mobilisent pour la paix à Gaza. Nous ne nous laisserons pas intimider par les incriminations mensongères relayées par le gouvernement.

La FNEC FP-FO se déclare solidaire des universitaires et des étudiants qui, dans de nombreux pays, s’opposent à la guerre menée par Israël et au soutien que lui apporte leur propre gouvernement. Cette mobilisation ne cesse de s’étendre aux États-Unis, mais aussi en Espagne, en Grande-Bretagne, au Canada, en Australie… En France, plusieurs campus sont occupés et des Assemblées Générales sont prévues cette semaine.

La FNEC FP-FO appelle les personnels à être aux côtés des étudiants et de la jeunesse qui se mobilisent pour la paix, et pour la défense des libertés universitaires.

Cessez-le-feu immédiat et permanent en Palestine !