Rythmes scolaires : Mettre la question à l’ordre du jour au premier Conseil d’école et donner les éléments de la discussion aux familles…
Pourquoi voter le retour à 4 jours au Conseil d’école ?
Cette année, au sein du Conseil d’école sera discutée et votée la question de l’organisation de la semaine scolaire à la rentrée prochaine…
Un décret d’ »assouplissement des rythmes scolaires » est paru mi-juin 2017. Son objectif était en fait de flexibiliser encore plus les fonctionnements d’une école à l’autre alors qu’il y a aujourd’hui 164 fonctionnements différents sur le département ! Il a ce faisant néanmoins ouvert une brèche dans la réforme territorialisant l’École et 43 % des communes de France ont décidé en quelques jours fin juin de repasser aux 4 jours en cette rentrée scolaire 2017.
Rappel historique et « chronobiologie » – Jusqu’en 2008, les élèves avaient classe 26 H par semaine (4 x 6 heures le lundi mardi jeudi et vendredi et 2 samedis matin sur 3.) Le ministre de l’Éducation nationale de l’époque, M Darcos a modifié les choses en supprimant deux heures de classe pour les élèves (et en annualisant ce temps de travail pour les enseignants). Sur l’ensemble de leur scolarité primaire, les élèves ont perdu alors quasiment l’équivalent d’une année d’instruction en heures de classe (de la PS au CM2). C’était les « 4 jours »… pas plus longs qu’avant : 6 h. À ce moment-là, les enseignants modulaient déjà les temps d’apprentissage dans la journée pour mettre en place des activités plus calmes quand c’était nécessaire, comme le veut « la chronobiologie »… Pourtant les 24 heures restantes ont vite été qualifiées de trop « lourdes » sur 4 jours. Le décret Peillon a imposé de les étaler sur 4,5 jours selon des horaires différents dans chaque commune, en intégrant forcément le mercredi matin… C’est la territorialisation de l’École, la fameuse « École des Territoires » de M Peillon (en lien avec la réforme territoriale et les nouvelles communes) : le projet d’école doit maintenant obligatoirement s’inscrire dans le PEdt (projet éducatif territorial).
Pourquoi territorialiser l’école ? Il s’agit d’un début de transfert de compétences vers les collectivités, subventionnées au départ (« fonds d’amorçage ») mais étranglées ensuite (17 milliards de baisses des dotations sur le quinquennat précédent, 300 millions en moins encore annoncés par le nouveau gouvernement… Qui peut croire que la qualité des temps périscolaires pourra durer là où elle existe ?)
Aujourd’hui, selon « les richesses » des « territoires », (financières, associatives…) l’accès à la culture est très inégal et parfois payant (TAP devenus payants dans beaucoup de communes qui ne pouvaient plus faire autrement), ce qui peut mettre les écoles publiques elles-mêmes en concurrence (tout comme leurs horaires [décret Peillon / décret Hamon après-midi libéré…])
Par ailleurs, l’École publique est mise en concurrence avec l’école privée par le biais des rythmes scolaires. En effet, l’école privée n’est pas soumise aux décrets, elle reste libre de son organisation. À savoir : le nombre d’élèves dans les écoles privées ne cesse d’augmenter quand ceux du public régressent depuis la mise en place des rythmes scolaires.
Les conditions de travail des personnels se sont fortement dégradées dans les écoles : les ATSEM se sont vues attribuées des nouvelles tâches, la précarité a bondi avec le recrutement d’animateurs qui « tournent » sur les écoles des grandes villes, ont parfois jusqu’à 6 temps dans leur journée ou ont des contrats de quelques heures… Pour ce qui est des enseignants, ils ont répondu à une enquête nationale qui est sans appel : 8 enseignants sur 10 rejettent l’organisation actuelle. Le rejet est quasi unanime dans les grandes villes où le mélange scolaire/périscolaire a des conséquences importantes en termes de fatigue des enfants en collectivité, en termes de sécurité, etc.
Vers le retour aux 4 jours dans toutes les écoles publiques de France… pour l’École publique républicaine gratuite, l’école pour tous, une éducation qui reste nationale et égalitaire ! 4 jours / 4,5 jours, il ne s’agit pas d’un simple « choix » organisationnel. Il s’inscrit dans une bataille plus importante pour l’École publique et contre la précarité.
Pour un retour aux 4 jours, il faut l’avis du Conseil d’école et l’avis du Conseil municipal pour validation par le Directeur Académique de Maine et Loire.