La FNEC FP FO apporte son plein soutien à la mobilisation engagée par les psychologues dans l’Education nationale et au-delà.
Motion des PSY réunis avec la FNEC FP FO le 17 mai 2021
La FNEC FP FO appelle les Psy EN à faire grève le 10 juin, et à rejoindre les rassemblements, en particulier le rassemblement devant le Ministère de la Santé à 13h30.
Blanquer et le gouvernement veulent empêcher les Psychologues de travailler, de faire leur métier auprès des élèves et des familles.
Comme tous les psychologues, les Psy EN sont attaqués frontalement par l’arrêté du 10 mars qui voudrait que les psychologues renoncent à tout, renoncent à leur raison d’être appuyés sur leur enseignement et leurs connaissances, renoncent à permettre les meilleures prises en charge nécessaires pour les élèves et pour les familles.
En rendant des centaines de millions d’euros du budget de l’Education Nationale et en refusant d’allouer les moyens nécessaires en terme de postes et de recrutement notamment, le ministre Blanquer a plongé l’école, les enseignants comme les élèves et leurs familles dans le chaos. Dans les écoles, le manque de remplaçants met les familles et leurs enfants dans des situations intenables.
Nous affirmons, concernant les enfants en difficulté dans la vie scolaire, que derrière des symptomatologies d’appel peu différenciées – massivement des troubles des apprentissages et du comportement – apparaît à l’examen une grande diversité de problématiques variables dans leur expression et leur intensité.
Avec la création en 2018 d’un conseil scientifique de l’enseignement scolaire au ministère de l’Education Nationale prévaut maintenant une vision réductrice, neurocognitive et sécuritaire de l’enfant. Il ne s’agit plus d’appréhender l’enfant dans sa globalité complexe et dans sa subjectivité, mais d’identifier des fonctions défaillantes ou des dysfonctionnements cognitifs. Il n’est plus question de soulager les sujets de leurs souffrances psychiques et sociales mais de repérer les populations à risques susceptibles de développer des troubles, quoi qu’il en coûte. Il convient désormais de rééduquer l’enfant, de l’accompagner et de l’intégrer socialement, non sans l’avoir plus ou moins médicalisé au préalable. Ainsi sont apparues les Plateformes de Coordination et d’Orientation (PCO), dont l’objectif vise le diagnostic et non le soin. Sur le terrain, les effets pervers se font déjà sentir : les enfants sont soumis à multiples bilans et rééducations à un rythme effréné qui ne tient pas compte de celui de l’enfant et de ses besoins. Par ailleurs, sans approche psychodynamique de ce qui arrive à l’enfant et à sa famille, la situation reste figée et les multiples rééducations n’aboutissent pas. Jamais ne sont abordés l’agitation, le doute, l’angoisse… C’est ainsi méconnaître la spécificité de la souffrance psychique. A l’école, cette approche réductrice ne marche pas : les enfants demeurent en difficulté scolaire et en souffrance.
Les psyEN voient augmenter de manière exponentielle les demandes de bilans de la part des partenaires privés ou des services publics d’aide à l’enfance (CMP, CMPP, CAMSP, CRTLA, CRAN, SESSAD, neuropédiatres, orthophonistes, etc.), assorties de demandes de compensation au titre du handicap par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH), notamment pour des accompagnements par des AESH. Outre la surcharge de travail qui nous incombe, cette réponse nous paraît bien inadaptée : à l’école, ce sont les RASED et les enseignants spécialisés qui les composent qui sont les plus à mêmes d’accompagner les élèves en difficulté. A l’extérieur, ces enfants ont besoin d’avoir accès à des prises en charge en terme de soins.
Nous refusons que cette mission d’expertise pour la MDPH prenne le pas sur le reste de nos missions que nous ne sommes plus en mesure de mener à bien : accueil de la parole de l’enfant et de celle de sa famille, synthèse avec les équipes pédagogiques ainsi qu’avec les partenaires extérieurs. Nous refusons également la mise en cause des missions et du cadre d’intervention des psyEN apportée par les modifications du code de l’Education de la loi du 26 avril 2021.
Nous dénonçons cette politique imposée par le ministre Blanquer : l’augmentation de prescriptions médicamenteuse face à la difficulté scolaire a des effets délétères. Le cadre de l’école inclusive à tout crin avec toujours moins de moyens est intenable pour les enfants et leur famille ainsi que pour tous les personnels.
Nous exigeons :
►L’abrogation de l’Arrêté du 10 mars 2021
►Le maintien des Psy EN comme fonctionnaires d’Etat du ministère de l’E.N, ainsi que des créations de postes en nombre suffisant et la création de postes de PSY EN remplaçants.
►L’abandon du projet de loi 4D, de la création d’un ordre des psychologues, l’abandon de la mise en place des PCO, le retrait de l’arrêté du 10 mars ;
►Des créations de postes de maîtres E et G permettant de travailler avec des RASED complets (1 Psy EN EDA dans un RASED complet pour 800 élèves) ;
►Une formation continue de qualité, en fonction des demandes des Psy EN EDA et une analyse de pratique – remboursement à hauteur des frais engagés – (Principe 2 du code de déontologie des psychologues) ;
►Le maintien des structures spécialisées (IME, ITEP, Hôpital de jour, etc.) et l’augmentation de leur capacité d’accueil.
Face à toutes ces attaques,
Ça suffit ! Assez de ces mesures qui disloquent nos missions et détruisent l’école !
Syndiquez-vous à FO ! Renforçons le syndicalisme indépendant!
(Indépendance : La FNEC FP-FO, a voté contre la création du corps des PsyEN, fusion des COP, DCIO et des PE psychologues scolaires, n’accepte pas l’augmentation du temps de travail, la réduction des congés scolaires pour les PsyEN et les inégalités indemnitaires entre les PsyEN selon leur fonction. Aujourd’hui, tous les PsyEN sont concernés par les 1607h annuelles et la réduction des congés scolaires. Et demain, à qui le tour ?)