COMPTE-RENDU DU CHSCT-D DU 13 JANVIER 2021
SITUATION SANITAIRE DANS LE DEPARTEMENT
DASEN : « Si on compare les chiffres à J +8, après les 4 rentrées (mai, septembre, novembre, janvier 2021) depuis le confinement, on ne peut que constater que les établissements scolaires sont des lieux protégés où il y a peu de contamination. Il y a bien eu un pic de la courbe en novembre (232 cas dans tout le département, élèves + enseignants, public+ privé), mais au 8 janvier, il n’y a plus que 50 cas. Cela montre l’efficacité des protocoles mis en place par les chefs d’établissements, les directrices et les directeurs du département que je félicite, ainsi que leurs équipes. Grâce aux protocoles et aux gestes barrière, la scolarisation est complète du primaire au collège, à 50% en moyenne dans les lycées, et est à quasiment 100% pour les élèves de Terminale. Nous nous en félicitons et félicitons encore les équipes. »
OS : Les chiffres de Santé Publique France sont plus élevés. Comment expliquez-vous cette différence ?
DASEN : La tranche d’âge est plus large (jusqu’à 19 ans). Tous les malades (surtout au collège et au lycée) ne se déclarent pas à l’administration scolaire lorsqu’ils sont atteints de la Covid.
Remarque FO : Bien que le DASEN assure que les chiffres soient « transparents », l’écart est trop important pour être expliqué par les raisons invoquées. Par ailleurs, on sait que l’absence de symptômes n’est pas synonyme d’absence de positivité. En l’absence de dépistage, rien ne permet de dire que le taux de contamination au sein des écoles et établissements n’est pas bien plus élevé. L’absence de déclaration, de symptômes et de dépistage permet au DASEN de dire que la politique sanitaire est bonne, que nous travaillons dans des « lieux » protégés ». Elle pourrait aussi permettre de dire que des masques portant la mention qui « ne protègent pas des infections virales » protégeraient… Il est clair que l’on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres.
OS : Beaucoup d’absences d’élèves ont été remontées par les collègues en collège et primaires depuis le 4 janvier …
DASEN : On ne peut savoir s’il s’agit de cas COVID ou s’il s’agit de maladies hivernales. Il n’y a pas de nécessité de fermer de classes. Il y a bien une école maternelle (Les Rairies) qui est sous surveillance car dans une classe il y a eu beaucoup d’absences dont 2 cas COVID… Suivant les recommandations de l’ARS, les élèves ont été confinés par précaution mais pas l’enseignante qui est présente à l’école (!). La classe n’est donc pas fermée officiellement pour l’instant.
Remarque FO: Les mesures de protection et les consignes interrogent à tous les niveaux par leur incohérence.
LES MASQUES
DASEN : Un réassort de masques lavables 50 fois sera fait dans les prochains jours. Il y en aura 6 par enseignant, ce qui sera suffisant jusqu’à la fin de l’année scolaire. Pas de fourniture supplémentaire ni de réassort de masques inclusifs.
OS : Les masques inclusifs fournis par l’Education Nationale demandent un entretien particulier peu commode (lavage seul à 60 degrés) par ailleurs, il y a tout de suite de la buée et il n’y a donc plus de visibilité.
Pour rappel, FO demande depuis le début de crise sanitaire la mise à disposition de masques FFP2 seuls protecteurs selon le Code du Travail. Il est à noter que c’est ce qui est préconisé depuis ces derniers jours pour la prise de transport en commun en Allemagne…
TESTS ET VACCINS
DASEN : Il était prévu des centres de tests permanents par bassin mais il s’est avéré que l’organisation était trop complexe pour que cette mise en place soit possible. Il y a donc « un centre tournant » qui se déplacera d’une zone à l’autre en fonction de l’évolution de la contamination, des demandes. Cette semaine, le centre de dépistage se trouve à Cholet pour 2 jours. Une centaine de demandes de rendez-vous ont été demandés à ce jour sur cette ville.
La semaine prochaine, il y aura 2 jours pour se faire dépister sur Angers au Gymnase du Collège-Lycée Renoir. Un mail sera envoyé à tous les PE d’Angers afin de leur faire connaître les modalités d’inscription pour les personnels volontaires. Le centre sera ouvert de 9h à 19h. Il ne sera pas possible de s’y rendre sur son temps de travail. Le dépistage est effectué par 7 infirmières de l’Éducation Nationale volontaires + 5 pompiers.
Remarque FO : Répondre au besoin de dépistage en « tournant » et hors temps de travail? La proposition de dépistage revendiqué depuis 10 mois n’est en réalité toujours pas à l’ordre du jour! C’est à se demander si la volonté est de sortir de cette « crise sanitaire » (appelée également crise de l’hôpital public où les fermetures de lits se poursuivent) …. qui permet par ailleurs bien des expérimentations, déréglementations!
L’administration n’a aucune information quant à une campagne de vaccination à destination des personnels de l’Éducation Nationale.
LES DEUX JOURS D’ECOLE FACULTATIFS AVANT LES FETES DE FIN D’ANNEE
OS : Apprendre par la presse le lundi, que l’école, le collège et le lycée ne seront plus obligatoires le jeudi et le vendredi, a fortement irrité les collègues qui se sont sentis méprisés dans leur travail (quid de leur programmation, des cahiers à corriger, des projets à boucler etc… ?). Par ailleurs, l’Ecole, soi-disant si sûre, ne l’est-elle donc plus tout à coup ?
DASEN : Il n’y a aucun mépris de la part du premier ministre ni de celui de l’Éducation Nationale, bien au contraire. Il faut remettre l’annonce dans son contexte de crise sanitaire. Cette décision a été prise pour permettre aux personnes les plus stressées de pouvoir se confiner s’ils le désiraient avant les fêtes puis de se faire dépister afin de pouvoir passer Noël en famille avec les contraintes demandées par le ministre (pas plus de 6 personnes etc…). L’objectif était de permettre le lien social…
Remarque FO : Le DASEN semble avoir du mal à admettre la colère des enseignants avertis par la presse du jour au lendemain que l’école n’est plus obligatoire, qu’elle peut être « à la carte », qu’il est possible de désorganiser complètement leur travail…. Il semble penser que cette colère est marginale et le fruit d’un « malentendu », d’une interprétation erronée des propos du ministre… mais ces procédés redondants font que la colère des enseignants est aujourd’hui bien loin d’être marginale.
LES TEMPERATURES DANS LES LOCAUX SCOLAIRES AU RETOUR DES VACANCES
OS : Au regard des problèmes récurrents de chauffage mis en route trop tardivement entraînant des températures particulièrement basses dans les classes (Ecole Jules Vernes notamment) ou d’autres locaux tels que les gymnases (Saint-Georges-sur-Loire par exemple), nous demandons que l’administration fasse un rappel aux municipalités pour que l’allumage soit anticipé dans les locaux recevant un public scolaire en période hivernale.
DASEN : La situation ne se présentant pas dans tous les établissements scolaires nous ne ferons pas un rappel à toutes les municipalités, mais nous recenserons les établissements pour lesquels la situation est récurrente et interviendrons alors, le cas échéant.
Remarque FO : Collègues, saisissez systématiquement le syndicat! Vous trouverez sur ce site, la réglementation en vigueur.
LES FICHES RSST
Depuis septembre 2020, sur une centaine de fiches RSST, la moitié concerne des risques psycho-sociaux (RPS). A l’origine, deux types de problèmes : ceux dus à l’inclusion, ceux dus aux relations interpersonnelles. On note aussi une augmentation de problèmes avec des familles. Il y a aussi la surcharge de travail, notamment pour les directeurs, comme le prouve le courrier d’une trentaine de directeurs adressé à leur IEN dans lequel ils écrivent leur ras-le-bol et leur épuisement. Dans toutes ces situations, les enseignants ne se sentent pas soutenus par leur hiérarchie.
DASEN : La majorité des IEN répondent à toutes les sollicitations des équipes.
Les consignes sont claires :
– pour toute agression verbale ou physique, il faut porter plainte ou pour le moins déposer une main courante,
– on ne fléchit pas sur le port du masque à l’école : il est obligatoire, c’est tout. Partout où cela a été nécessaire, les IEN se sont déplacés pour soutenir les équipes face aux familles réfractaires.
Remarque FO : Ce ne devrait pas être au directeur et aux collègues de « rappeler à l’ordre » les familles mais bien au supérieur hiérarchique. N’hésitez pas à contacter le syndicat! Et pour toute agression verbale ou physique aussi : la protection fonctionnelle dans l’exercice de nos fonctions est statutaire, nous pouvons vous guider dans vos démarches.
DASEN : Concernant le courrier des directeurs : l’IEN a répondu. J’ai décidé de remettre en place les réunions de directeurs avec les IEN pour qu’il y ait un échange, une écoute horizontale.
Remarque FO : Les réunions pour échanger n’aident pas les directeurs et les équipes sur le terrain. Ce sont eux, et eux seuls qui doivent faire face chaque jour aux différentes situations, c’est eux qui doivent gérer l’ingérable, faire appliquer l’inapplicable… La réponse ne peut être des réunions supplémentaires mais bien la réponse aux revendications des directeurs d’écoles en terme de décharges, d’allègement des tâches, d’aide administrative sous statut et de salaire.
VŒUX
Vœu 1 : Rythmes scolaires (FSU)
« L’organisation du temps de travail est constitutive des conditions générales de travail. Ainsi, l’aménagement horaire et/ou hebdomadaire d’une organisation du travail a des répercussions sur les conditions d’exercice et de santé des personnels et doit, à ce titre, pouvoir être traité dans le cadre du CHSCT. Les différentes réformes concernant l’organisation du temps scolaire ces dernières années ont modifié profondément les conditions de travail des personnels des écoles, comme l’attestent les témoignages de la profession auprès de leurs représentants syndicaux. Les représentants du personnel au CHSCT Départemental demandent que l’avis des enseignants soit systématiquement pris en compte lors des réflexions et des décisions concernant l’organisation du temps scolaire dans toutes les communes du département. »
Votes pour : FSU, SGEN-CFDT, UNSA Abstention : FNEC FP FO
Vœu 2 : Rythmes scolaires (FNEC FP FO)
« S’appuyant sur les témoignages des enseignants, notamment angevins (pétition, sondage), exprimant la dégradation de leurs conditions de travail et des conditions d’apprentissage des élèves depuis la mise en place de l’organisation du temps scolaire sur quatre jours et demi, les représentants du personnel au CHSCT-D demandent le retour à un rythme de quatre jours pour toutes les écoles publiques du département. »
Votes pour : FNEC FP FO, FSU, SGEN-CFDT Vote contre : UNSA
Vœu 3 : dispositif de formation « en constellation »
« Les représentants des personnels du CHSCT-D ont pris connaissance de la mise en œuvre des formations en « constellations » dans notre département. Les remontées faîtes par nos collègues nous inquiètent beaucoup et nous amènent à vous alerter sur les risques que ne manquera pas d’engendrer ce dispositif si sa mise en place se poursuit. La co-observation, l’auto-évaluation, l’évaluation par les pairs, qualifiés d’ami/critique ou de pair / expert, vont avoir des effets sur la santé de nos collègues : stress, culpabilisation, dévalorisation… Dans ces conditions, les représentants du personnels demandent : – qu’aucune obligation ne soit faite pour participer à ces formations, – le respect de la liberté de s’inscrire dans toutes les autres formations proposées, – le maintien de la formation statutaire, sur temps de travail, librement choisie basée sur le volontariat des personnels. Considérant le risque de dégradation des conditions de travail et de santé des professeurs des écoles suite à la mise en place de la réforme de la formation qui impose un suivi par constellation, les organisations syndicales demandent la suspension de ce dispositif. »
Votes pour : FNEC FP FO, FSU, SGEN-CFDT Vote contre : UNSA
Vœu 4 : Les conditions de travail des AESH dans le contexte sanitaire et les PIAL
« La mise en place des PIAL a entraîné des modifications en profondeur des missions des AESH en mutualisant les accompagnements, en élargissant leurs affectations à des zones comprenant plusieurs écoles et établissements, rendant possible leur intervention sur de l’inter-degrés de la maternelle au lycée. De nombreux collègues AESH saisissent les représentants du personnel pour témoigner de la dégradation de leurs conditions de travail. Les membres élus du CHSCT-D demandent qu’une étude d’impact soit réalisée sur le fonctionnement des PIAL et sur leurs conséquences sur les conditions de travail des AESH. Celles-ci devront aussi être analysées en fonction de certaines données (arrêt de travail, congés maladie, démissions, ruptures conventionnelles…) Un retour devra être effectué en CHSCT-D. »
Votes pour : FNEC FP FO, FSU, SGEN-CFDT Vote contre : UNSA
–> SITUATION AU LYCEE L. MENARD
–> SITUATION DU COLLEGE DE SAINT-GEORGES-SUR-LOIRE
–> SITUATION DU COLLEGE PIERRE MENDES-FRANCE (SAUMUR)
