Non remplacement et suspension de l’instruction pour les élèves, dossiers de carte scolaire, situations particulières AESH et professeurs des écoles.
Présents : Administration : DASEN, IENA / FO : Magali Lardeux, Laurence Warnault et Cathy Gadbin
En premier lieu, la FNEC FP FO 49 a revendiqué la tenue des prochaines instances en présentiel (CTSD 24 juin, CDEN 28 juin) : « Puisque nous accueillons les élèves dans nos classes, défendre les écoles, les situations des collègues lors des instances telles que les CAPD, les CTSD, devrait être possible en présentiel. »
Le DASEN a indiqué que cela serait possible en fonction de l’évolution de la situation sanitaire.
Pour FO, jusqu’ici la crise sanitaire a eu bon dos. Le fait de pouvoir se rencontrer en présentiel modifie les possibilités de porter la voix des collègues, de déployer l’ensemble des arguments et d’aller au bout des discussions. Lors du CTSD de février en visio, s’il a été possible de s’exprimer, rien n’a pu être négocié si ce n’est un sursis pour une école maternelle, ce qui est bien peu ! 49 fermetures de classes ont alors été actées. Pour FO, dans le contexte sanitaire, aucune de ces fermetures n’est acceptable, pas plus que les suppressions de lits d’hôpitaux. Il faut donner les moyens à l’école publique de remplir ses missions, créer des postes de remplaçants en nombre pour permettre la continuité de l’instruction due aux élèves. La consigne de « suspension » des cours est inadmissible : elle place les enseignants dans des situations compliquées face aux familles légitimement en colère ; elle est une rupture d’égalité républicaine. Par ailleurs, la consigne de laisser la charge de la classe à des personnels autres que des enseignants fonctionnaires d’Etat n’est pas acceptable. Quid des responsabilités ? de la sécurité ? de l’instruction ? L’école n’est pas une garderie.
Le DASEN répond que le renforcement du protocole sanitaire avec le non brassage des élèves et les fermetures de classes au 1er cas contact a été mis en place à la demande de certains syndicats.
FO rappelle que pour sa part elle demande les postes pour que les écoles fonctionnent. En outre, le premier des gestes barrière, c’est des effectifs allégés dans chaque classe, c’est pourquoi depuis des mois nous demandons le recrutement de personnels sous Statut sur des listes complémentaires réabondés. Le traitement qui a été réservé aux personnels contractuels recrutés n’est pas acceptable (18 au lieu de 40 dont 8 auraient accepté de poursuivre après des vacances scolaires sans paie…). Ils doivent pouvoir être stagiairisés puis titularisés ! La réalité, c’est que les collègues sur le terrain sont contraints de prévoir leurs préparations de classe « avec » ou « sans remplaçant » et les IEN demandent de faire appel à d’autres personnels tels les ATSEM, les AESH, les services civiques pour prendre la classe, voire de mener les ateliers selon les directives écrites de l’enseignant. Ces personnels n’ont pas à « remplacer » les enseignants, leurs collègues restant par ailleurs responsables des élèves présents (en « laissant la porte ouverte » ! …)
Le DASEN répond que cette procédure est honorable puisque la journée est ainsi plus riche pour les enfants que s’ils avaient été répartis dans les classes à faire du coloriage. Il ajoute qu’il faut développer « l’école hors les murs » : cela permettrait d’encadrer « à distance » les enfants d’une autre classe, sur la cour… C’est le principe aussi des 2S2C et de la co-responsabilité avec les collectivités territoriales. » « L’école n’est pas une garderie, mais à un moment donné, à l’impossible, nul n’est tenu ! C’est un crève-cœur mais il faut prendre en compte la réalité.»
Le 29 avril, le SNUDI FO 49 avait dû saisir le Préfet des problèmes de sécurité posés par les « fermetures » de classes faute d’enseignants remplaçants. Le DASEN en a été informé. Il nous a précisé lors de cette audience que les postes étaient donnés par le MEN et non par le ministère de l’Intérieur ! Alors que le ministre a annoncé le recrutement de 5 000 « personnels », le DASEN nous a alors informé qu’il avait « le budget pour recruter 30 contractuels » mais qu’il manquait de personnes intéressées. Il se félicite d’avoir bientôt « une autre possibilité : nos alternants, une voie d’accès (au métier) honorable.»
A partir de l’année prochaine, l’administration aura en effet une « nouvelle ressource » : les étudiants en M2, le concours sera repoussé de la fin de Master 1 à fin Master 2 et en deuxième année de Master, il sera demandé aux étudiants d’effectuer 1/3 temps de la semaine en responsabilité de classe (tout en terminant leur Master, et en se préparant au concours CRPE !) Une main d’œuvre peu chère ! Un moyen pour recruter moins d’enseignants et au final pour obtenir de manière « mécanique » une contractualisation du métier, des personnes « sans statut et non formées » devant les élèves.
FO défend le Statut de fonctionnaire d’Etat. Elle demande l’abandon de cette « réforme » du concours.
Le DASEN nous demande si nous avons une « solution miracle »…
FO n’a pas attendu le 5 mai 2021 pour demander les postes, voilà un an que nous saisissons DASEN Recteur, Préfet, Ministre par courrier et dans toutes les instances. Nous avons fait grève le 26 janvier… mais le Ministre de l’Education Nationale, Jean-Michel Blanquer, a préféré rendre 200 millions sur son budget 2020 !
Nous invitons les collègues à faire remonter les problèmes qui se posent sur leurs écoles ainsi que des motions revendicatives pour demander les postes, à les faire connaître aux écoles alentours ! Un an ! Pour FO, la question de la mobilisation en direction du Ministère est posée !
Le syndicat a ensuite défendu les dossiers d’annulation de fermetures de classe et d’ouvertures de classes qui lui ont été confiés.
FO : Nous avons découvert que des postes ont été fermés en dehors de toute validation par une instance (des postes de remplaçants Brissac, Alleuds…) ce qui est loin d’être réglementaire. Y a-t-il une explication ?
Pour le DASEN et l’IENA, les fermetures de postes de remplaçants sont plutôt des réajustements « liés à un changement de circonscription de Brissac vers Doué ». « Cela été abordé lors du dernier CTSD mais peut-être que nous n’avions pas formellement indiqué que les personnels auraient les 600 points ».
FO a, parmi ses dossiers, défendu la demande d’annulation de fermeture de classe d’une école suite à la baisse du nombre de GS (ouverture l’année précédente dans le cadre des mesures GS à 24, effet yoyo)
Le DASEN a mis en avant la moyenne de l’E/C départemental (« 22.3 ») et les progrès que constituent les effectifs de 24 en GS, CP et CE1 ainsi que les dédoublements.
FO : il s’avère que ces mesures génèrent des postes « flexibles » annuellement. Par ailleurs, cela signifie souvent des effectifs à la hausse dans les autres classes, les autres niveaux.
DASEN : « Si on avait fermé 10 classes de moins, nous n’aurions pas les 10 postes de remplacement avec 5 postes de remplaçants et 5 mesures pour les allègements des tâches des directeurs et des postes avec des missions spécifiques (directeur référent…)
Pour FO, les postes de remplaçants ne sont qu’au nombre de 5 … les 5 autres postes étant déployés pour avancer vers le Statut de directeur de la Loi Rilhac dont nous demandons l’abandon.
FO a rappelé son refus des « glissements de postes » d’une école sur une autre la veille de la rentrée et les « mouvements » de collègues hors instance à la discrétion du DASEN … Au-delà des modifications de dernier moment et de la remise en cause du travail de préparation de rentrée , nous dénonçons les entorses au Statut de fonctionnaire d’Etat (attribution de postes dont nous sommes titulaires) et l’ouverture à la territorialisation : selon les demandes d’un maire, il serait bientôt possible, de faire glisser des enseignants d’une école à une autre de la commune.
Le DASEN n’a pas apprécié que le syndicat dénonce publiquement ces procédés qui ont permis, selon lui, une rentrée « en douceur » alors qu’il n’avait pas été possible de faire un CTSD en juin faute de chiffres compte tenu de la crise sanitaire (CTSD demandé par notre organisation). Il indique qu’il y aura donc un CTSD en juin … et en septembre 2021 !
C’est un choix … FO quant à elle se tiendra prête à aider toutes les mobilisations pour demander les ouvertures de postes et refuser les fermetures !
Situations des AESH et problèmes soulevés par le SNUDI FO 49
FO : Avec les PIAL, les fonctionnements se sont complexifiés pour les AESH : à qui doivent-ils s’adresser pour des questions liées à leur salaire, aux problématiques liées à leur travail ?
Les interlocuteurs sont multiples et ils n’ont pas de réponses. Il y a des problèmes de transmission d’informations entre les organismes payeurs et les PIAL.
Le SNUDI FO 49 soulève des incohérences : certains AESH sont payés différemment alors qu’ils ont le même nombre d’heures à effectuer par semaine ! Des contrats sont modifiés mais il n’y a pas d’avenant…ou alors, ils ont un avenant mais il n’y a pas d’augmentation de salaire…
DASEN : « Les AESH peuvent s’adresser à leur responsable PIAL, on a établi un document pour les aider, on va l’actualiser ». Le DASEN ajoute que les PIALs n’ont pas complexifié les choses. Il y a maintenant un co-pilotage entre le chef d’établissement et l’IEN.
Le SNUDI FO 49 maintient que la multiplication des interlocuteurs, des responsables génère une complexification de l’organisation qui n’est pas sans conséquence sur les conditions de travail et de rémunération des AESH.
Par ailleurs, le SNUDI FO 49 signale qu’aucun AESH qui l’a contacté n’a eu accès au document auquel le DASEN fait référence. Le SNUDI FO 49 a fait ses propres recherches sur le site de l’IA et n’a trouvé aucune information de ce type. Si ce document existe (?), il n’a pas été diffusé correctement et n’est pas facilement accessible. Le SNUDI FO 49 demande donc qu’une information claire soit diffusée aux AESH.
FO : Les AESH ont reçu un avenant au courant du mois d’avril stipulant la revalorisation de leur indice en fonction de la nouvelle grille indiciaire validée le 1er janvier 2021. Cependant, aucune augmentation de salaire n’a été perçue sur la paye d’avril. Quand la revalorisation s’effectuera-t-elle sur la fiche de paye avec la rétroaction depuis le mois de janvier ?
DASEN : Il y a toujours un décalage entre l’envoi de l’avenant et la mise au paiement. La revalorisation devrait apparaître sur les payes de mai ou juin. Il y aura évidemment un paiement rétroactif à compter de janvier.
FO : Les AESH sont aujourd’hui indispensables dans les classes depuis l’école inclusive. Tous les collègues le reconnaissent. Mais ils n’ont pas de métier, pas de reconnaissance, pas de formation diplômante, pas de salaire qui leur permette de vivre de ce travail … ils sont souvent obligés d’occuper un autre emploi en parallèle, pour compléter leurs revenus. Il est désormais indispensable et inévitable de créer un statut avec une formation diplômante pour ces personnels.
DASEN : « On ne parlera pas de création de corps. Il pourrait y avoir des travers à cette création d’un métier, dit-il. Ils ont par contre la reconnaissance qui leur est due ; ils font partie des équipes et le PIAL renforce ça. Dans les collèges, il y a une démarche de l’équipe d’encadrement pour les inclure, les associer à des temps de travail. Ils ont une formation de 60 heures. »
Le SNUDI FO 49 fait remarquer que les AESH ont la reconnaissance des équipes enseignantes depuis longtemps déjà, mais que cette reconnaissance -là ne leur permet pas de finir les fins de mois !
« Quel travers » peut-il bien y avoir dans la création du statut d’AESH ? Le SNUDI FO 49 n’en voit aucun, bien au contraire. L’Etat serait alors contraint de donner une formation complète aux AESH (devant la multiplicité des handicaps rencontrés et les situations auxquelles ils doivent faire face, comment oser dire que 60 heures de formation sont suffisantes ?) à l’issue de laquelle un diplôme leur serait délivré, et donc aussi un salaire en adéquation avec l’obtention du diplôme. (24h = temps plein = 100% du salaire) C’est ce que réclament et méritent les AESH !